Rappel des caractéristiques générales d’une serre d’été

- présenter la plus grande surface d’exposition au rayonnement solaire d’intersaison

- bénéficier d’un ombrage léger pour l’ensoleillement estival de mi-journée

- bénéficier de la plus grande surface de contact au sol ou à une maçonnerie (bâtiment par exemple) pour lisser les courbes de températures

- avoir la forme la plus compacte possible pour atteindre bon ratio volume/enveloppe et limiter les déperditions nocturnes

 

 

Caractéristiques particulières d’une serre d’été économique pour permaculture

 

1) Ventilation naturelle dynamique pour éviter la surchauffe qui bloque la croissance des végétaux, et limiter le développement des maladies cryptogamique

        Aérations horizontales et verticales totales :

                    - flux transversal horizontal évacué par les vents dominants : ouverture totale sur toute la longueur des pied de façades, sur au moins 50 cm de haut,

                    - flux vertical évacué par des impostes, cheminées, 2 portes hautes aux 2 extrémités ou un grand lanterneaux pour évacuer l’air chaud par convection naturelle.

 

2) Résistance minimum aux efforts du vent(1) et immobilisation des surfaces tendues pour un bon vieillissement

        Films posés d’un seul tenant(2), sans découpes ni jonctions pour résister aux efforts du vent. Les adhésifs ou coutures on 50% moins de résistance à la traction que le film lui-même. Il durent aussi nettement moins longtemps.

                     - à défaut, découpes et jonctions seront positionnées à des endroits non soumis aux tensions.

       Forme de la serre constituée de surfaces de révolution linéaires, pour une immobilisation totale des voiles et éviter leur déformation sous l’action intermittente du vent.

       Système de rattrapage de tension des films sur toute la périphérie des surfaces soumises au vent, à défaut des poches d’eau se formeront, avec accumulation de matériaux,

       Réduction au maximum des surfaces de contact entre le film et la structure de la serre

                      - suppression de toutes arrêtes et angles pouvant user et percer le film.

       Ancrage dans le sol dimensionné pour résister aux efforts des vents

 

3) Irrigation naturelle dans la serre avec la récupération de l’eau de pluie

          Compter qu’une seule plate-bande à irriguer par pente de couverture, ce qui limite la largeur des serres à 2,80 m max pour deux plate-bandes (2 x 1 m de culture + 0,80 m de circulation) et une couverture à 2 pentes.

                       - une couverture à une pente ne peut donc abriter qu’une seule plate-bande

                       - les plate-bandes sont placées directement en pieds de façade

          Imperméabiliser le sol ou placer des bâches avec déclivité entre les serres et en pieds pour renvoyer les eaux de pluie ruisselant de la couverture vers l’intérieur de la serre

          Enterrer un très gros volume de rétention d’eau, par exemple des troncs de bois.

          Pailler la totalité des surfaces cultivées pour limiter l’évaporation du sol

          Un arrosage est nécessaire une fois (à deux fois s’il fait très chaud) par semaine s’il ne pleut pas pendant plus de 8 jours (1 verre d’eau par plant de tomate).

        

 

Coupe de principe

Serre Ete  

 

Les erreurs à éviter

- serres géodésiques ou hémisphériques, pour toutes les incompatibilités avec les propriétés évoquées ci-avant.

  Les serres géodésiques sont développées et conseillées par de doux rêveurs n’a jamais travaillé dans une serre l’été, et/ou n’en ayant jamais construite de durables !

  En effet :

                 - elles sont impossibles à ventiler efficacement et rapidement.

                   La température intérieure diurne estivale d’une serre bien conçue est presque toujours supérieure de +10°C par rapport à l’air ambiant.

                   Avec quelques défauts de conception, la température intérieure d’une serre mal conçue ou fermée monte facilement à 60°C voir 70°C et plus. Inutile de préciser que plus aucun végétale ne se développe ou ne survit dans de telles conditions.

                  - le linéaire très important de jonctions entre facettes est source d’infiltrations, de vieillissement du voile, d’affaiblissement de sa résistance au vent.

                    A titre d’exemple, la pression exercée sur une surface verticale par un fort coup de vent (force 9 Beaufort) atteint 50 kg/m² ce qui représente un total de 300kg de poussée latérale sur une serre de 2 m de haut et 3 m de long.

                    Bref sa durée de vie est le quart de celle d’une serre normale.

                  - la complexité de la structure, avec des panneaux tous de taille différente renchérit dix fois le prix de la serre par rapport à une serre normale.

                  - la déformation du film plastique ne peut être absorbée par re-tension sans générer des plis dans le voile.

- serres tunnel de maraîcher, de grande largeur : le besoin impératif d’irrigation fait que le sol se salinise avec le temps, tuant la vie du sol.

- serres étroite : mauvais rendement en raison du peu de bénéfice thermique du sol.

- serres avec double ou triple vitrage : pas du tout rentables car les pertes thermiques nocturnes ne seront jamais compensées par les apports géothermiques.

   Il y fait aussi froid la nuit que dans une serre classique et le jour il y fait par contre encore beaucoup plus chaud ...

 

La forme la plus formante et la mieux adaptée à la permaculture est la serre dite ” à piedroit”, présentant des parties verticales en pieds des façades :

2a  

 

Il ne faut surtout pas prendre les matériaux suivants pour la fabrication des serres :

- pas de bois autoclave ou de bois de palettes : contient des produits de conservation hautement toxiques tels que l’arsenic, qui vont se retrouver progressivement dans le sol, et donc dans vos légumes,

- pas d’essences de bois non durables telles que pin, sapins, etc car le degré extrême d’hygrométrie de l’air intérieur de la serre aura eu raison de votre ouvrage en une ou deux années,

- pas d’essences de bois exotiques pour des questions d’étique, accessoirement d’énergie grise.

Le bois de robinier (faux-acacia) est le seul parfaitement durable en situation enterrée ou semi-enterrée. A défaut du chêne ou du châtaignier peuvent aussi convenir mais dureront moins longtemps.

Le mélèze peut aussi être remplacé par du douglas.

Le bois de mélèze étant de nature acide seules des visses en inox doivent être utilisées.

Le plus intéressant est de se fournir directement chez un scieur qui vous vendra le bois environ deux fois moins cher que dans un magasin de bricolage ou même un revendeur de matériel de construction.

 

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Raccords et fixation des films plastiques des serres autoconstruites

 

Détail permettant de “nouer” les films entre eux et ainsi augmenter leur surface de contact :

 

Film Raccrdt  

 

Détail de fixation des films permettant d’augmenter la surface de contact avec la structure :

Film Fixation  

Accessoirement cela permet aussi de retendre les films.

 

 

Où se procurer des serres

- sur internet, leboncoin, et d’occasion chez les maraîchers qui vendent souvent des arceaux avec ou sans portes.

- chez besnard.gaetan à wanadoo.fr http://www.leboncoin.fr/jardinage/265082538.htmQuestion

Une serre à pieds droits de 2,50 ml de large x 4 ml de long x 2,25 ml de hauteur comprenant :

3 arceaux

6 pieds d’arceaux

6 pots coffrage

6 crochets d’amarrage

2 tubes de sablières

1 tube de renfort central sur toute la longueur du faîtage

4 renforts de pignon

Colliers et accessoires pour montage de la structure

1 bâche plastique de 200 microns d’épaisseur

1 bobine de filin destinée à la tension du plastique

Tarif structure acier galvanisé + bâche plastique PRO + 2 portes : 707,00 € TTC.

 

Les films plastiques de qualité professionnelle sont disponibles à la découpe en différentes largeur dans les coopératives agricoles.

 

Christophe KÖPPEL

 

(1) En théorie une serre, comme tout bâtiment, si elle est bien conçue et arrimée, résiste mieux aux efforts du vent si toutes ses ouvertures sont fermées.

On n’a pas d’effet de gonflement (soulèvement par l’intérieur) et les efforts d’arrachement sont plus réduits.

Dans un site normalement exposé il, n’y a pas besoin de fermer les ouvrants à chaque coup de vent.
En site exposé c’est complètement différent. Même avec les ouvrants fermés tout peut être arraché au premier coup de vent fort. C’est d’ailleurs ce que l’on voit de temps en temps dans le paysage après les tempêtes.

D’où l’intérêt de grouper les constructions et de les abriter derrière des haies, des reliefs, des bâtiments.

 

(2) dans le cas des serres tunnel le voile plastique transparent est posé d’un seul tenant pour toute l’enveloppe (toiture + 4 façades)

Dans le cas de serres autoconstruites comme les miennes sans surfaces de révolution, la toiture + les longs pans (grandes façades verticales) sont réalisées d’un seul tenant, avec fixations enroulées sur une traverse en partie basse.

Pour retendre le voile plastique transparent  il suffit de re-enrouler celle-ci un peu plus serré sur lesdites traverses pour agir sur la toiture ainsi que les 2 façades en même temps.

Les pignons (petites façades verticales) ont par contre quelques raccords de voile plastique.

Les raccords de voiles plastiques se font en enroulant très serré 3 ou 4 fois bords desdits voiles sur eux-même puis en agrafant le tout tous les 2 cm avec des agrafes inox).

 

Christophe KÖPPEL